Je ne suis pas climato-sceptique. Je ne suis pas facho. Mais je commence à comprendre le sentiment anti-woke.

Je suis dans un milieu bobo. CSP+, écolo, gens de gauche… Et depuis 3 ou 4 ans, ça ne rate pas, à chaque fois que je fais une soirée avec des amis, il y a forcément un moment moralisateur, qui est une critique de ma manière de vivre.

Je ne leur en veux pas. Ils ne sont pas revendicatifs au point de les appeler des wokes. Je dirais qu’ils deviennent tous éco-anxieux, et que ça vient du coeur. Sauf que ça coupe court à toute discussion sur des hobbies.

On arrive à parler d’avion de tourisme. Je dis que je connais quelqu’un qui emmène des gens, car pour garder sa licence il faut qu’il… OUI mais c’est trop polluant. (Discussion coupée court)

Impression 3D, je montre ce que j’étais en train d’imprimer : Dis donc, ça fait beaucoup de déchets plastiques, ça se recycle ? Non. C’est pas terrible pour la planète. (Spoiler : ça faisait 10g de déchets plastique)

Travail : Dis donc, ça fait loin 25 min de voiture pour aller à ton travail. Nous on y va en vélo. On amène la conversation sur comment tu pourrais améliorer ton trajet, en envisageant par exemple 2h de vélo matin et 2h pour rentrer le soir. Et tu fais bien un maximum de télétravail ? Et tu covoitures chaque jour ? (Spoiler : ils ont fait le tour du monde avec une année sabbatique de 8 mois)

On parle de cadeaux de Noël. Mes enfants souhaitent du matériel électronique : Il y a beaucoup de déchets électroniques. Nos enfants ne demandent pas ce genre de choses.

Chacune de ces anecdotes, c’est un couple d’amis différents. Il n’y a plus une seule fois où on n’atteint pas un point woke dans la soirée. J’en arrive à un point où je n’ai plus envie de parler de mes hobby.

  • alex [they, il]@jlai.lu
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    18
    ·
    7 days ago

    Alors déjà, pleine compassion, tes potes ont l’air super chiants. J’en ai des comme ça (heh), et maintenant j’applique une règle de « commence pas à chouiner quand j’essaie de partager un truc qui rend content » assez stricte qui a vachement amélioré mon quotidien et nos échanges. Si ça peut t’aider !

    Et maintenant que j’espère avoir apporté quelque chose d’un minimum productif à la conversation, et que j’ai exprimé de l’empathie, c’est moi qui vais venir chouiner, mais pour ma défense, c’est toi qui as commencé et t’es pas en train de parler d’un truc que t’aimes :D

    Je suis assez impressionné par comment le discours de droite et d’extrême-droite a réussi à faire vouloir dire tout et n’importe quoi à « woke ». Ça ouvre une belle porte de type : Les casse-couilles écolo sont chiants > les woke sont chiants > ah bah je suppose que les noirs et les gays sont mes ennemis vu qu’ils sont woke et que j’aime pas les woke. Je trouve ça fascisant fascinant. (Et je t’accuse pas de ça du tout, hein, c’est vraiment au niveau de la société dans son ensemble, t’as rien fait de mal tout va bien.)

    • Sphks@lemmy.dbzer0.comOP
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      3
      ·
      7 days ago

      En me relisant, je ne vois pas le souci. J’utilise le qualificatif d’anti-woke. Pas de woke (bon, une fois, pour dire qu’ils ne le sont pas). “Anti-woke” est aussi fourre-tout que “woke”, pour dire “des cons qui agissent contre la morale par pure provocation et qui s’en vantent”. C’est une bonne définition ?

      • alex [they, il]@jlai.lu
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        7 days ago

        Hmm ça me va oui, pour moi j’avais lu antiwoke comme… ben, opposé aux wokes. Cette définition me semble différente de la mienne mais là ça ne me choque pas :)

  • bouh@lemmy.world
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    15
    ·
    7 days ago

    Déjà, si tu commences à parler de wokisme, tu deviens effectivement un facho.

    Si t’es pas un facho, tu peux critiquer les écolos sans parler de wokisme. On peut critiquer vertement (haha) les écolos et être résolument de gauche.

    Ce que tu vois chez ces écolos, c’est ce que j’appelle une dérive réactionnaire. Les écolos ne sont pas plus malin que d’autres, et pas mieux informés.

    Le plus souvent, ils ont une vision individualiste des choses, parce qu’ils sont simplement des libéraux avec une conscience écologique. Cela les oriente vers les solutions individuelles aux problèmes écologiques et pas aux solutions systémiques. Ils vont donc se focaliser entièrement sur le consumérisme responsable.

    De là, ils vont rejeter toute nouvelle technologie sous prétexte que le capitalisme va l’utiliser à mauvais escient et que le seul levier qu’ils sont capables d’imaginer est d’utiliser, de consommer ou non une nouvelle chose.

    Ensuite, par ignorance et avec l’histoire, ils sont contre le nucléaire. Ça les conduit à cette philosophie de la décroissance, qui est selon moi d’une bêtise sans nom, parce qu’elle n’est que l’opposition à la croissance sans rien de concret derrière hormis cette idéalisation de l’état de nature façon Rousseau.

    Le wokisme par contre est une fumisterie propagandiste de l’extrême droite. Ça ne veut rien dire et ça ne désigne rien, sauf son usage qui indique que tu bois la propagande de l’extrême droite.

    • bassad@jlai.lu
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      6
      ·
      7 days ago

      cette philosophie de la décroissance, qui est selon moi d’une bêtise sans nom, parce qu’elle n’est que l’opposition à la croissance sans rien de concret derrière

      À mon avis la décroissance c’est un terme effectivement créé par opposition à la surconsommation, mais qui a ses racines dans la philosophie de la sobriété. Par exemple les spartiates avaient poussé cette sobriété à l’extrême : pas de superflu, chaque citoyen doit utiliser les mêmes outils basiques et les mêmes matières brutes pour façonner un nombre limité d’objets utiles et durables (lit, table, chaises, vaisselle basique, habit identique pour tous).

      La société est recentrée sur le collectif, la reconnaissance sociale s’acquière par ses actions et plus par l’accumulation de biens.

      Voilà je voulais juste apporter cette précision parce que le “rien de concret derrière” m’a fait tiquer

      • bouh@lemmy.world
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        6 days ago

        Pour préciser ma pensée sur cette question de décroissance, effectivement elle est centrée sur l’idée de sobriété. Mais c’est bien ce que je veux dire : elle ne porte rien de concret parce qu’elle ne porte pas d’idéal sociétal par elle même. C’est un concept qui vise les bourgeois citadins et les hyppies, parce que la plupart des autres gens vivent déjà dans une certaine sobriété qui n’a rien de choisie.

        Et c’est un concept naïf parce qu’il élude complètement les questions de société elles-mêmes : comment la société doit elle fournir aux gens ce dont ils ont besoin ? C’est la la naïveté bourgeoise du concept : pour un bourgeois, on a tout ce dont on a besoin et il faut donc revenir à de la sobriété pour supprimer ce qui n’est pas essentiel. Pour les gens normaux, ça revient a demander de supprimer tout le peu qu’ils ont pour jouir de la vie et pas juste survivre.

        En passant, l’idéal spartiate personne n’en veut. On ne veut pas un taux de mortalité infantile de 70%. On ne veut pas d’une espéré ce de vie de 40 ans (hors mortalité infantile) à cause des maladie et du manque de “confort”. À noter également qu’on ne vit pas au bord de la méditerranée pour la plupart d’entre nous. Que les bourgeois essayent ce mode de vie spartiate avant de tout faire pour l’imposer aux pauvres.

        • emmanuelw@jlai.lu
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          ·
          6 days ago

          Tu fais une grosse généralisation sur la pensée de la décroissance. Ce n’est pas (uniquement) un concept bourgeois, il y a de belles propositions socialistes en ce sens, la dernière grande étant celle de Kōhei Saitō, philosophe marxiste japonais.

          • bouh@lemmy.world
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            5 days ago

            Alors s’il faut être philosophe pour déchiffrer les mots des verts, c’est un échec de leur part. Moi je juge leur communication, leur programme et leurs actions. Ce qu’un penseur japonnais a dit, je m’en fiche un peu.

            Et pour tempérer mon propos, je ne parle pas de tous les écolos, je parle du parti politique et de la constellation d’asso qui suivent ces principes. Il y a des gens et des asso qui sont écolos et prône une écologie qui n’est pas hors sol.

            Mais de base, une philosophie isolationiste je trouve ça plutôt nul et réactionnaire.

            • emmanuelw@jlai.lu
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              5 days ago

              Si tu parlais d’EÉLV en disant ça :

              Le plus souvent, ils ont une vision individualiste des choses

              Alors tu n’as pas beaucoup écouté les écolos… on peut leur reprocher beaucoup de choses, mais pas de pas s’attaquer au caractère systémique du problème.

              • bouh@lemmy.world
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                5 days ago

                Et pourtant les mesures qu’ils mettent en avant sont individualistes et isolationistes pour la plupart : vélo, zéro déchet, circuits courts… Tout ça n’est utile qu’à un bourgeois citadin.

                • emmanuelw@jlai.lu
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                  5 days ago

                  Ça, c’est ce que les médias mettent en avant. Eux parlent beaucoup de changement de fonctionnement des entreprises, de réforme des institutions, de lutte contre le patriarcat et le racisme systémique.

                  Et puis la décroissance c’est par définition une réforme systémique.

        • Bourff@lemmy.world
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          6 days ago

          Sans parler du fait que la société spartiate était une atrocité, horriblement inégalitaire (plus de 95% de la population était esclave des 5% restant) et ne tenait que grâce à une violence aveugle et à un endoctrinement qui n’aurait rien à envier aux camps d’entraînement d’Al Quaida. Nan, c’est vraiment pas un exemple à suivre .

  • keepthepace_@jlai.lu
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    8 days ago

    woke != pseudo-écolo

    Je suis turbo-woke. Me lance pas sur la colonisation ou le sexisme. Mais je suis aussi écolo et ingé, ce genre de pseudo-écolos je les allume régulièrement.

    Sur l’avion de tourisme, je leur donne raison. Sur l’impression 3D: si c’est du PLA (ça l’est sûrement), c’est principalement d’origine organique, ça se composte (mais c’est dur, personne le fait), ça se recycle, si, mais en général ça coûte trop en transport pour valoir le coup mais la bonne nouvelle c’est que stocké, fut-ce dans une décharge, c’est un puit de carbone, brûlé, c’est équivalent à du biofuel. Un pro du recyclage plastique me disait un peu sur le ton de la confidence “en vrai, je suis pas sur que l’écologie est vraiment une bonne justification pour ce qu’on fait.”

    en envisageant par exemple 2h de vélo matin et 2h pour rentrer le soir

    Là on peut parler social. “Donc tu considères que mon temps ne vaut rien?” “Mon patron me paye pas les transports” “J’ai envie de voir mes momes aussi”

    Spoiler : ils ont fait le tour du monde avec une année sabbatique de 8 mois

    Voila, la tartuferie qui fait qu’ils peuvent pas trop la ramener.

    On parle de cadeaux de Noël. Mes enfants souhaitent du matériel électronique : Il y a beaucoup de déchets électroniques. Nos enfants ne demandent pas ce genre de choses.

    Pour rigoler demande leur quelle éducation ils comptent leur donner sur le numérique. Quand tu découvres internet à 15 ans sans préparation, t’as toutes les chances de te trouver accroc aux vidéos de conspiros.

    Après c’est vrai qu’un jeu électronique pollue plus qu’un jeu passif, à masse égale. C’est l’intérêt éducatif qu’il faut peser, et pour l’éducation, je trouve qu’on peut se permettre un certain budget écolo. Perso je résiste à tous les trucs vidéo-ludiques pour mon fils mais le deal c’est qu’on lui a payé par contre un bon laptop, qui n’a pas qu’une utilisation ludique. Je pense qu’à terme, après quelques noel principalement dématérialisés (tu veux quoi pour Noel? Des crédits sur steam!) on a une empreinte moindre, même si là j’ai pas fait le calcul et je parierais pas que c’est plus écolo.

    • Sphks@lemmy.dbzer0.comOP
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      2
      ·
      7 days ago

      J’entends tes arguments. Mais si j’invite des amis à passer une soirée ensemble, ce n’est pas pour entrer en conflit frontal. J’aime ces amis.

      Je ne vais pas mettre les amis le nez dans leurs contradictions, sinon la soirée va vite être pénible.

      • paf@jlai.lu
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        7 days ago

        Si tu les invites, c’est pas non plus pour qu’ils te sortent des critiques à tout va, donc bon. Un peu d’avis divergeant n’est pas une mauvaise chose, tu peux donc les aimer et comparer leurs défauts aux tiens sans pour autant entrer en conflit total. Concernant l’impression 3D, il y a tellement d’avantages que tu peux facilement leur expliquer que ça reste rentable sur le global et que la technologie et les recherches s’améliorent rapidement. À ce sujet, vu aujourd’hui un post sur un matériau qui est dit prometteur en terme d’écologie (bien que j’ai quelques doutes) sur le Lemmy 3dprinting. Quand au pla, si tu habites dans une grande ville, il est possible qu’il y ait une entreprise qui puisse récupérer les déchets afin de les recycler.

  • Libb@jlai.lu
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    11
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    8 days ago

    Comme les autres, c’est quoi le lien avec les wokes?

    Mon seul conseil n’en sera pas un, ce sera juste un partage d’expérience: ma moitié et moi choisissons soigneusement les personnes avec qui nous passons du temps, surtout le temps dit libre mais pas que. En bonus à ce non-conseil: aussi impopulaire que ça puisse sonner aux chastes oreilles de notre époque baignée d’amour et de tendre fraternité, nous n’hésitons pas rafraîchir ce tri aussi souvent que cela nous semble utile.

    Sinon, pour info, lorsque nous avons pris conscience de la merde qui se profilait, ma moitié et moi avons cessé de prendre l’avion vers la fin des années 90s (et on a plus jamais mis les pieds dans un avion), on n’a pas de voiture non plus, on a choisi de vivre dans un tout petit appartement, on consomme le moins qu’on peut , on fait durer au max tout (y compris les fringues), on ne part plus en vacances dans des endroits exotiques (local-only, et pas très souvent) et, cerise sur ce gâteau des horreurs écolo-militantes, on essaye même de réparer un max de choses (par exemple en apprenant la couture, moi à 40 ans, et l’électronique et la soudure, à 50 piges passées ou en passant à l’open source pour l’informatique et jeter moins de matos parce que Apple a décrété qu’il était temps d’acheter un nouvel ordi ou qu’elle a décidé que pouvoir le réparer c’est trop has been).

    Bref, Il y aurait donc un risque réel que si nous passions une soirée ensemble tu nous considères comme faisant partie de ce groupe de casses-bonbons… Sauf que, en réalité, non car nos choix personnels ce n’est pas un de nos sujets de conversation, ni pour les (rares) gens que nous fréquentons. Mais là on revient à mon tout premier non-conseil: (oser ?) choisir avec qui passer son temps.
    Car, comme aurait pu dire Brassens,

    Le temps (et qu’ils soient woke ou pas) ne fait rien à l’affaire,
    Quand on est con, on est con.

    ;)

    • Camus (il, lui)@jlai.lu
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      6
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      8 days ago

      Mon seul conseil n’en sera pas un, ce sera juste un partage d’expérience: ma moitié et moi choisissons soigneusement les personnes avec qui nous passons du temps, surtout le temps dit libre mais pas que. En bonus à ce non-conseil: aussi impopulaire que ça puisse sonner aux chastes oreilles de notre époque baignée d’amour et de tendre fraternité, nous n’hésitons pas rafraîchir ce tri aussi souvent que cela nous semble utile.

      Plus le temps passe, plus j’applique ce conseil. Les amitiés de circonstances avec qui on ne partage plus de valeurs communes, on n’a plus vraiment le temps pour ça

      • Libb@jlai.lu
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        7 days ago

        on n’a plus vraiment le temps pour ça

        Le temps est tellement plus précieux que n’importe quoi d’autres. C’est bien de choisir avec qui on le passe.

        Cela dit nous n’avons pas grand mérite à suivre cette règle. Ma moitié et moi (nous avons plus de 50 ans) avons en effet la chance (?) d’être, heu… disons d’appartenir à certaines de ces minorités qui, à notre époque si accueillante envers les différences, ne nous valent pas que les plus chaudes amitiés ni des accueils toujours enthousiastes, où que nous allions. C’est évident, mais ça n’a également rien de nouveau.

        La seule vraie différence, c’est que de nos jours la haine et la connerie ne sont plus honteuses et ne se cachent plus (merci, la presse et merci les journalistes). Tout ça pour te dire quoi?

        Ah oui, c’est très jeune que nous avons appris à appliquer cette règle qui est la nôtre de filtrer avec qui nous passons notre temps. Du coup, on ne se pose plus la question et on va écarter non seulement les hargneux/ses (peu importe la ‘raison’ ou la ‘légitimité’ de leur haine) mais aussi un max de ce qui nous semblent être des con(ne)s. C’est sûr, c’est très subjectifs et source très probable d’erreurs de jugement, on assume.

        Note que ça nous permet aussi d’apprécier la compagnie de personnes avec lesquelles nous avons très peu voire aucune affinités personnelles, parce qu’elles ne sont pas connes et/ou elles ne sont pas hargneuses de ce qui ne partage pas leurs idées/ce qui est différent. Mais c’est une toute autre discussion qu’il faudrait entamer, là.

    • Sphks@lemmy.dbzer0.comOP
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      ·
      7 days ago

      Si je renie mes amis à cause de ça, je vais vite ne plus en avoir aucun. Et puis un peu de contradiction de temps en temps, ça fait du bien.

      Le lien avec les “woke”, c’est que je commence à comprendre, sans adhérer, ceux qui se qualifient d’anti-wokes. Des cons qui vont sur-réagir aux discours moralisateurs. Je n’en suis pas là, mais des fois j’ai envie de répondre par des discours gras et provocateurs, par dépit, genre “Rien à battre, je pollue et je t’emmerde. Mon plaisir de la vie est de voyager en avion, de manger du bœuf et de brûler mes vieux pneus”.

      • rakoo@blah.rako.space
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        7 days ago

        > Des cons qui vont sur-réagir aux discours moralisateurs.

        Oui mais ça, c’est pas des woke, c’est juste des cons. Il y en a partout, de tous les bords politiques, avec toutes les morales existantes. Des cons qui vont te sortir qu’on peut plus payer les services publics et te demander si t’as vraiment envie que l’économie s’effondre “en taxant les riches”, des cons qui vont te dire qu’il y a trop d’immigrés et si t’es prêt·e à en accueillir chez toi “puisque tu veux accueillir tout le monde”, des cons qui crachent sur les grévistes en disant “moi au moins j’ai la valeur travail”.

        Quand tu utilises le terme woke pour parler des gens non pas pour le contenu mais pour leur comportement, tout en ne ciblant que des personnes qui ont un contenu identique, c’est malheureusement un amalgame fabriqué de toute pièce par celles et ceux qui sont légitimement contre ce qui est avancé par les mouvements progressistes: contre le féminisme, contre l’antiracisme, contre tout ce qui permet aux personnes LGBT de mieux vivre, etc…

        “anti-cons” est un peu plus précis dans ces cas là, j’ai l’impression

        @france

      • Libb@jlai.lu
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        7 days ago

        Et puis un peu de contradiction de temps en temps, ça fait du bien.

        Juste faire gaffe à ne pas confondre moralisme (généralement à 2 balles, qui souvent n’est que l’équivalent verbal de la masturbation) et contradiction comme on en trouve, quand on a beaucoup de chance, dans une véritable discussion (du latin “un échange mouvementé et intense”, en gros, un peu comme on en trouve dans autre chose que de la masturbation.

        La contradiction, en tant qu’échange d’idées et de faits entre deux personnes qui discutent, est absolument essentielle et précieuse. Mais elle est aussi très différente que Machin ou Machine t’expliquant que “T’as tort de faire Ceci ou Cela parce que c’est bien la preuve tu toi (contrairement à eux, donc) tu ne penses pas assez à [ici, ajouter le dernier drama/souci planétaire/social/spirituel à la mode].”

        Une vraie discussion, aussi intense soit-elle n’est pas moralisatrice — “t’as tort/j’ai raison”. Ca, c’est un prêche.

        Discuter, c’est argumenter et tenter de démontrer quelque chose, sans aucune pitié et sans réserve, mais on le fait en débattant ensemble et sans mépris, à deux et à égalité. C’est échanger des idées et des arguments avec la conscience qu’il y a un très réel danger: réaliser que ce sont nos idées et arguments qui sont foireux et que l’autre aurait en fait raison. Et, bien entendu, avoir alors l’honnêteté de l’accepter, quand ça arrive.

        C’est le contraire d’un prêche, quoi. Et c’est le contraire des exemples que tu citais. Des discours où il n’y a aucun danger pour le locuteur/prêcheur qui, sans surprise, se place en position d’autorité (auto-proclamée ou pas, légitime ou pas) et donc, implicitement et à mon humble avis très malhonnêtement, te place du côté non-savant ou, pire, du côté des salauds qu’il faudrait punir pour oser ne pas être d’accord avec lui.

        C’est une très vieille et une très grosse ficelle, mais elle marche aujourd’hui mieux que jamais. Malheureusement.

        Si je renie mes amis à cause de ça, je vais vite ne plus en avoir aucun.

        C’est une possibilité très réelle. Comme je pense l’avoir signalé (j’ai pas relu), nous ne croulons pas sous les ‘amis’. Mais on apprécie celles et ceux que nous avons la chance “d’avoir”.

        Le lien avec les “woke”, c’est que je commence à comprendre, sans adhérer, ceux qui se qualifient d’anti-wokes.

        Si je peux me permettre (sinon, ignore ce qui suit), tu commettrais une grossière erreur. D’ailleurs, t’es pas loin de t’en rendre compte toi-même quand tu écris:

        Des cons qui vont sur-réagir aux discours moralisateurs. Je n’en suis pas là, mais des fois j’ai envie

        Si je te disais: 'tu sais, je ne suis pas raciste, mais des fois je comprends ceux qui en ont marre des étrangers", tu seras d’accord pour dire que si, en fait, je suis un con de raciste moi aussi, n’est-ce pas? Et tu aurais raison.

        Car, sauf faire appel à une logique inconnue de moi, rien ne permet d’avoir d’un côté un raciste qui aurait raison dans un cas unique (quand c’est moi qui suis raciste) et de l’autre côté la masse des autres racistes qui auraient tort le reste du temps (lorsque ce n’est pas moi qui suis raciste). Une même chose ne peut être elle-même et son contraire.

        Si tu penses que c’est ‘le wokisme’ le souci et pas la personne avec qui tu parles, peu importe ses origines ou idées, tu raisonnes comme un raciste raisonnerait.

        Si tu veux critiquer tel ou tel propos, telle ou telle idée, tel ou tel quoi que ce soit, ce que tu tout le monde devrait pouvoir faire librement, c’est utile de commencer par refuser ta propre paresse (et moi la mienne, hein: on est tous concernés) d’une pensée réflexe caricaturale… Exactement comme tes amis qui te font la morale lors de vos soirées ne… font pas ;)

        Bref, ce que je dis et rien… de toute évidence, c’est du pareil au même.

        Edit: typos.

  • innermeerkat@jlai.lu
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    7 days ago

    Plus sur la forme que sur le fond, je suis ravi de voir que le post n’ait pas été pendu sur la place et que les débats sont posés et argumentés bien que les intervenants ne soient pas d’accord avec OP.

  • mel@jlai.lu
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    8 days ago

    Au début je m’attendais plus à quelque chose autour de l’antiracisme ou des luttes lgbt+. On dirait plutôt que les gens dont tu parles sont dand le cliché du bobo écolo anxieux mais pour qui les structures ne devraient pas trop changer.

    Après, c’est vrai que faire de l’avion un hobby c’est pas ce qu’il y a de plus écolo non plus et on peut s’interroger en toute bonne foie sur la pertinence. En revanche, les 25 minutes de voitures je dirais (au doigt mouillé) que tu n’es pas dans la moyenne haute (et je connais pire).

    Là où certains ont l’air bourrins c’est sur l’impression 3d. C’est vrai que si les déchets ne sont pas recyclable c’est pas neutre, mais ça permet d’imprimer des pièces cassées pour réparer plutôt que racheter ou de faire ses propres trucs en plastique à la place d’avoir une production dans des conditions pas folichonnes. Même chose pour l’électronique. Savoir comment ça fonctionne ça permet de réparer plutôt que racheter.

    Pour être finir, nous n’avons que ton point de vue donc difficile de poser un réel jugement sur vos discussions. Et surtout, le terme woke tourne plutôt autour de justice sociale à la base malgré son état galvaudé.

    • Sphks@lemmy.dbzer0.comOP
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      7 days ago

      Le coup de l’avion, je conçois que c’est dépassé. Mais ce qui m’a scié, c’est le réflexe à ramener ça à la pollution en 2 secondes et à couper la conversation. On aurait pu discuter 5 minutes de ce hobby, de la manière dont ça se passe de prendre un petit Cesna, du pilote qui a une vie compliquée lié à l’Ukraine, d’un autre ami qui est réserviste dans l’armée et continue à piloter des gros porteurs, qu’il y a eu un show intéressant il y a une dizaine d’années sur ce même aérodrome … puis peut-être de conclure que ça a vocation à disparaître.

      Mais non : “Ça pollue”.

  • Takapapatapaka@lemmy.world
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    7 days ago

    Force à toi, je comprend le sentiment (pas pourquoi tu le relies à ce terme vide de “woke” mais le fait que tu trouves pesant que tes hobbies soient gâchés par des considérations environnementales)

    J’ai la même chose, mais c’est avec moi-même : parce qu’au fond, tout ces gens, ils ont raison. (ptet pas celleux qui te recommandent de faire 4h de vélo par jour, même si 1h de voiture par jour, c’est gigantesque comme émission de CO2). Iels ont raison parce que tous les points évoqués sont effectivement des gouffres à ressources, et iels ont raison d’en parler parce que c’est important que les gens en aient conscience.

    Ça ne veut pas dire qu’on doit changer, ni qu’on doit accepter tout ça et ne pas trouver ça énervant/démoralisant. Mais tout ce qu’on s’autorise à faire (j’ai un pc qui consomme, on fait les courses en voiture, etc.), c’est nous qui faisons ce choix, c’est nous qui en sommes responsables (et pas forcément coupables). Ce n’est pas les gens qui sont relous de critiquer, c’est nous qui avons des hobbys critiquables, même si on ne choisit pas ce qui nous plaît, ça ne le rend pas moins critiquable. Si on fait ce choix de hobbys, je pense qu’il faut aussi qu’on assume qu’ils plairont pas à tout le monde, et qu’on ait une conscience des implications environnementales de nos passions. Autrement, c’est se voiler la face sur les véritables causes de notre mal-être quand les autres soulignent les conséquences de nos actes.

    Je me reproche souvent mes sorties restos, mes achats de matos, etc., même si une fois que j’ai décidé de le faire, j’essaye d’en profiter : ça m’aide à vraiment peser le pour et le contre de chaque décision, et à commencer à réduire un tout petit peu mon impact quand je peux. Ça reste pas facile, et la pression sociale peut être désagréable, mais perso je trouve que ça m’aide. J’espère que tu finiras par réussir à concilier tes hobbys, ta conscience et tes relations :D

  • Snoopy@jlai.lu
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    7 days ago

    Ben, déjà je vais dire un truc qui va hérisser le poil ou plutot surprendre beaucoup d’entre-nous : tu ne pollue pas.

    Pourquoi ? Alors oui l’idéal serait d’être :

    • 0 voitures
    • 0 avions
    • 0 electro-menager individuel (aspi, machine à laver…)
    • 0 dechets
    • 0 pesticides
    • 0 plastiques jettable
    • 0 streaming

    On pollue plus que les pays en dévelloppement. On a tous et toutes un mode de vie non durable. Ça c’est vrai. En revanche, si tu ajoutes les ultra-riches dans l’équation, considérant :

    • leur influence dans les sphères économiques, politiques
    • leur voyages fréquents
    • leur contribution environnementale

    les 1 % les plus riches ont généré autant d’émissions de carbone que les 5 milliards de personnes qui représentaient les deux tiers les plus pauvres de l’humanité.

    Nous ne polluons pas.

    https://www.oxfam.org/fr/communiques-presse/les-1-les-plus-riches-emettent-autant-de-co2-que-deux-tiers-de-lhumanite

    Pour autant, ça ne nous empèche pas d’etre soucieux et soucieuses de l’environnement mais ces efforts ne serviront pas à grand chose tant qu’il n’y a pas une prise de conscience mondiale ET une politique forte.

    On a besoin d’une politique forte et mondiale pour lutter contre les déchets et développer leur réutilisation, developper les pistes cyclables, bus et les train, restreindre les avions, fermer les agro-industrie, fermer la fast-fashion, inventer la super batterie de 1000 ans…ça on en est très loin malgré nos initiatives qui reste extremement couteuse pour la population pauvre.

    Quelle classe sociale peut acquérir une voiture electrique ? aller à biocoop ? Avoir un appart au centre-ville et utiliser les transports en commun ? C’est trop cher. Affreusement cher pour les personnes vivant avec peu de moyen.

    Là on est sur la trajectoire modéré-pessimiste du GIEC. Je pense qu’on va réagir quand le pib fondra comme de la cire au soleil.

    Perso, offre leur le bouquin “nature et préjugés” de Marc-André Selosse et des vacances avec d’autres amis qui comprennent mieux les enjeux.

    Dernier point 2h de trajet à vélo à l’aller c’est de la folie et épouvantable. Tu vas etre lessivé. C’est absolument débile comme proposition.

    • Sphks@lemmy.dbzer0.comOP
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      7 days ago

      Quelle classe sociale peut avoir une voiture électrique, aller à la biocoop, avoir un appartement en ville et utiliser les transports en commun ?

      Tu vas rire, mais c’est presque exactement mon profil. Je coche plus ou moins ces cases. Maisonnette mitoyenne en ville, jardin sans intrants avec compostage depuis presque 20 ans, je viens de troquer mon diesel pour une hybride rechargeable, le reste de ma famille va au travail en transports en commun, à pieds ou en vélo, j’achète des fruits et légumes de saison origine France (et Espagne faut pas déconner quand même), j’ai arrêté le boeuf, végétarien environ 1 repas sur quatre, on ne prends plus l’avion, toutes les vacances à moins de 400km, je répare tout mon électroménager jusqu’à ce qu’ils tombent en miettes …

      Quand bien même, j’en ai marre de tout ramener à chaque fois au bilan carbone de ce qui nous amuse dans la vie.

      • Snoopy@jlai.lu
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        7 days ago

        Et c’est déjà bien, le reste ne peut venir que de la politique pour remodeler les flux.